Depuis quatre jours maintenant, je suis enfermée et je pense souvent à Viktor Frankl. Je ne compare évidemment pas mon enfermement dans le château de La Tourette à l’enfermement qu’il a subi en camps de concentration mais je pense souvent à lui parce qu’il peut m’apporter, nous apporter, beaucoup en ces temps incertains. Et en particulier de l’optimisme… (même s’il parle d’optimisme tragique, cela reste tout de même de l’optimisme !)
Elève de Freud et d’Adler, il crée la logothérapie, la thérapie par le sens. Déporté en 1942 avec sa famille, il perd son père, sa mère, sa femme, sa belle-mère et son frère durant ces années noires. Il explique souvent sa survie par sa détermination à reconstituer son manuscrit « The Doctor and the soul » perdu à Auschwitz (« il n’est rien de tel que la conscience que chaque être humain a une tâche à accomplir pour lui donner la force de surmonter les difficultés extérieures ou les peines intérieures »).
Pour Frankl, la vie est potentiellement pleine de sens, quelles que soient les circonstances, y compris les plus dramatiques, les plus douloureuses. Tout dépend de l’attitude que chacun de nous choisit d’adopter. L’humain a la capacité de « changer l’aspect négatif de la vie en quelque chose de positif et de constructif, en faisant preuve de créativité ». Face à une situation imposée, je peux prendre des décisions. Face à la nécessité du confinement, je peux choisir mon comportement. Face à l’enferment, je peux déterminer ma part de liberté. Face à cette expérience inédite, je peux en construire le sens.
Pour accompagner ces réflexions, Frankl propose de « conserver une attitude optimiste face au tragique de l’existence ». Une telle attitude permet :
- De changer la souffrance en motif de réalisation et d’accomplissement ;
- De tirer du sentiment de culpabilité l’occasion de se changer soi-même pour le mieux ;
- De déduire du caractère éphémère de la vie l’envie d’opter pour une conduite responsable.
Et vous ? En quoi la souffrance que vous vivez aujourd’hui va vous permettre de vous réaliser ? Quel sentiment de culpabilité ressentez-vous ? En quoi peut-il vous aider à grandir ? Comment l’épreuve du covid-19 impacte votre vie ? A quelle conduite responsable vous conduit-elle ?
Vous avez 4h.
Ça tombe bien, vous avez du temps.
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